Lurking
Retenez votre souffle
Imaginez être privé du sens de la
vue, et devoir vous repérer uniquement grâce à l'analyse de la répercussion des sons, à la manière des chauves-souris. Dans cette
situation, imaginez vous enfermé dans un étrange laboratoire dont
vous devez trouver la sortie. Enfin, mettez vous en tête que chaque
son, chaque pas, chaque respiration de votre part vous servira autant
à vous construire une image de la pièce qu'il servira d'alerte
permettant aux ennemis de vous repérer. Voilà l'expérience que
propose Lurking.
Jeter un objet lourd ou métallique crée de larges ondes |
Le jeu utilise en effet des mécaniques
hors du commun. Vous ne voyez rien, sinon les ondes qui se propagent
lorsqu'un son est émis. Le jeu est donc ( presque ) intégralement
constitué des lignes blanches, rouges ou jaunes sur fond noir,
adoptants les courbes et les angles des éléments qui composent le
décor. Une économie drastique en matière de graphismes. En voyant
des images du jeu, on peine même à s'imaginer une atmosphère et
une peur naître par et effet. Et pourtant...
Revenons un peu sur ces fameuses lignes
de couleur. Les lignes blanches seront celles du décor à proprement
parler. Les jaunes indiqueront les objets avec lesquels il est
possible d'agir. Parmi ceux là se trouvent les magnétophones, qui
ont deux utilités. Premièrement, les enregistrements vous
permettront d'en apprendre un peu plus sur l'histoire du jeu. La
deuxième, beaucoup plus importante, l'attrait majeur du titre étant
son gameplay, sera de servir de leurre. L'enregistrement détournera
en effet l'attention des vos ennemis. Pour un temps, du moins. Enfin,
les lignes rouges signaleront la présence des ennemis en question.
Huit magnétophones sont à trouver |
L'idée la plus frappante du titre est
de conseiller très fortement au joueur l'utilisation du micro.
Ainsi, le son de votre respiration et celui de votre voix aura le
même effet que celui de vos pas. La portée de l'onde dépendant
évidement de l'intensité du son émis. En matière d'immersion, cet
apport est absolument gigantesque. Si certains joueur émotifs ont
l'habitude de retenir leur respiration lorsqu'ils se cachent d'un
monstre quelconque, en faire un aspect du jeu à part entière relève
du coup de génie.
Surtout, plus un bruit... |
On pourrait reprocher à Lurking sa
durée de vie, d'une vingtaine de minutes maximum. Les mécaniques
utilisées semblent forcément sous-exploitées dans un laps de temps
aussi court. Mais ce serait tirer sur l'ambulance. Il est rare qu'un
petit jeu développé par une équipe d'étudiants fasse preuve
d'autant d'originalité. Et ce genre de performance ne devrait susciter que de la gratitude. D'autant plus qu'il pourrait ouvrir la
voie à d'autres titres du même genre. Auquel cas, je serais un des
premiers à me jeter dessus.
EN RÉSUMÉ :
Bien que brève, l'expérience offerte par Lurking est déroutante
et effrayante. Un petit chef-d’œuvre.
DÉVELOPPEURS :
Étudiants de la DIGIPEN Institute of Technology, via Unity
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